Et bien voilà, je suis entre 2 vols à l'aéroport de Chicago, mon voyage triathlétique à Austin est terminé tout comme cette très prolifique saison 2015. Comme pour chacune de mes courses majeures, voici le Race report!
Je suis arrivé jeudi pm à Austin. J'avais une course tempo au programme et j'ai voulu me rendre sur le site de la compétition pour reconnaître le parcours. Il faisait nuit, plus de 30 degrés et je me suis lamentablement perdu pour y aller malgré l'utilisation du GPS dans l'auto de location!! De plus le GPS avait ses batteries faibles et le chargeur ne fonctionnait pas! Du coup, j'ai décidé de pas tenter le diable et de rentrer à l'hôtel et courir dans le quartier. Course très difficile avec cette chaleur, je l'ai donc écourtée bien sûr.
Vendredi, restau végé à Austin, oui oui vous avez bien entendu...Restaurant végé au Texas!! Une belle trouvaille :
Pas de petites tables individuelles pour chaque convive mais des grandes tables de 8-10 personnes ou les gens s'assoient donc sans connaître leurs voisins. Tout le monde se présente et on jase. Une des personnes me décrit Austin comme une ville à part au Texas : ''When I travel, even in the US, I alwasy say, I'm not from Texas, I'm from Austin''. Les gens peuvent venir couper des légumes bénévolement et bénéficier d'un souper gratuit par la suite. 12$ us all you can eat (Texas un peu quand même :). Je prends donc une soupe, une salade et 2 plats! Ensuite petite balade en centre-ville. Quelques rues sont bien animées avec des bars qui semblent très branchés.
Et je finis au haut lieu de la capitale texane. Le ''STATE CAPITAL''. Bien que mastoc, il en reste pas moins majestueux!
Samedi, je vais avec Luc chercher mes affaires sur le site de la course (dossard etc...). Je passe la dessus vu que c'est du très classique! Il pleut toute la journée et la motivation est faible pour nous entraîner. Du coup, on se fait un petit plaisir : restau mexicain ''Chipotle'' et cinéma pour admirer les tous derniers exploits de James Bond!
Cette fois je comprends les dialogues un peu mieux que pour Sicario! Mais bon James Bond en même temps c'est pas hyper compliqué. En tout cas, je tente de m'inspirer de ces exploits pour demain! Fin de journée, jog 30 minutes pour délier les jambes.
JOUR J
Une des particularités du 70.3 Austin est le
fait qu'il y a deux zones de transitions distantes d’environ 2 km. Du coup ça
complique un tout petit peu la préparation. Avec Luc, on se gare au seul
stationnement autorisé, proche de la 2ème transition et du site de
la ligne d’arrivée. En passant l’arrivée aura
lieu pour la première fois de ma ‘’carrière’’ à l’intérieur et Texas
oblige, dans un stade de rodéo ! On y fait souffrir des bêtes alors
pourquoi pas des triathlètes! Je dépose donc mes affaire de course à pied et je
repère les lieux : d’où vais-je arriver en vélo et quel sera le chemin à
suivre dans la zone pour me rendre à mon emplacement : 3 ème rangée…après
le 3ème arbre sur la gauche juste en face d’un poteau électrique. Ça
y est j’ai mes repères !
En route vers le ‘’Shuttle’’ que spectateurs
et athlètes sont obligés d’emprunter. Interdiction d’y aller en vélo, en
auto ou à pied ! À ce point-ci il est 5h45 et l’autre zone de transition
ferme à 6h45, ça me laisse du temps mais il faut pas niaiser J Dans le
bus je jase avec un concurrent bien sympathique. Comme beaucoup, il a eu une blessure l’empêchant de courir et a
repris seulement la course en juillet.
2ème zone de transition, je me
rends aux toilettes car ça presse ! Je sais pas si je suis resté si
longtemps que ça dans la toilette, toujours est-il qu’en sortant il fait jour
et le soleil est de la partie ! Ensuite inspection habituelle, gonflage
des pneus du vélo déposé la veille, vérifications des freins et du bon roulis
des roues, installations de mes bouteilles. Je mets un peu de crème solaire et
je prends le temps de bien m’essuyer les mains ensuite pour éviter la
mésaventure de IM Nice ou j’avais ensuite foutu plein de crèmes sur mes verres
de lunettes de natation et ruiner ma nage !
J’ai une heure d’attente entre la fermeture de
la zone et mon départ à 7h40 alors j’ai tout mon temps pour mettre mon wetsuit.
Cela dit, je ne perds pas trop de temps à m’exécuter car il fait frette !
9 degrés. En me dirigeant vers le départ je vois des toiles attachées qui volent
au vent quasiment à l’horizontale. ‘’Merde, il y a du vent’’ me dis-je. J’ai
pensé au vélo et me suis dit alors qu’il diminuerait sûrement d’ici là. Mais je n’ai pas pensé qu’il aurait bien sûr
un impact sur la partie natation ! Les pros sont partis tôt (7h) puis les
différentes vagues des groupes d’âge sont lâchées toutes les 5 minutes. L’heure
file et c’est bientôt mon tour, vague 10, bonnets oranges. Je suis toujours un
peu stressé mais c’est bien normal. Durant l’attente sur le bord de la plage je
regarde mes concurrents (hommes 40-44) et vois pas mal de ‘’bédaines’’.
Vraiment une énorme différence avec IM Nice ou tout le monde était ultra
‘’fit’’. Bref, on entre dans l’eau car la vague précédente vient de s’élancer.
Plus que 5min !! Je fais aller mes bras dans l’eau. L’avant-veille,
j’avais eu de belles sensations lors de l’entraînement dans ce même lac mais là
je m’aperçois qu’il y a de la vague !! Pas des grosses vagues mais plein
de petites qui défilent et s’écrasent sur ma tête. 1 minute ! De toute
façon ça va impacter tout le monde donc inutile de se plaindre mais ça me
réjouis pas quand même. BOOM, c’est parti !
NATATION : 42min25 (Ouch!)
120è temps/280 H40-44
120ème H40-44 après la sortie de l'eau.
Je me place toujours à l’intérieur de la ligne
de bouée et applique la stratégie de partir très fort pour une soixantaine de
coup de bras puis je m’installe sur un rythme de croisière. C’est alors que mon
discours interne négatif s’installe. Je n’ai pas de bonnes sensations, je ne
sens pas en mesure d’appliquer ma technique, je ramasse des vagues et avale de
l’eau bien plus que d’habitude. J’ai même eu 2 fois des hauts de cœur durant
cette portion nage. Par contre très peu voire aucun coup donné ou reçu, juste
quelques caresses affectueuses sur les pieds ! Je ne me sens pas glisser
comme d’habitude. Non, vraiment pas un bon début du tout. Arrivé à la première
bouée de virage, nouvelle accélération puis bam !! Je suis totalement
ébloui ! Soleil en pleine face donc beaucoup plus difficile de voir ou
sont les bouées suivantes. Je suis obligé de brasser une couple de fois pour
m’orienter et je dois dire que ça me fait du bien car mon crawl est déplaisant
et bien plus fatiguant dans ces vagues. Bref, ça ressemble plus à une galère et
je sens bien qu’elle dure plus longtemps qu’à Tremblant. Mais étonnement je
double certains nageurs. 2ème virage et je me dirige vers l’arrivée.
Cette dernière longueur dure une éternité !
Je finis par finir et lorsque
je jette un œil à ma montre, la mauvaise nouvelle se confirme…42 minutes au
lieu de 37 à Tremblant.
T1 : 3'44 (môd....Peelers!!!!!)
2ème mauvaise nouvelle : les 2 ‘’peelers’’
(bénévoles en charge d’aider les nageurs à retirer leur wetsuit à la sortie de
l’eau) vers lesquelles je me dirige mettront au moins une minute pour me
l’enlever. Pour les aider je pointe mes pieds et je crampe à chaque
mollet ! 1 minute cri…. !! Enfin, direction le vélo, ça c’est la
bonne nouvelle J. Le repérage a bien fonctionné puisque je trouve ma machine sans perte
de temps. Enfilage des chaussettes toujours un peu plus long qu’au saut du lit
avec les pieds trempés mais ça se passe bien, casque, lunettes (cette fois mes
gels et barres étaient déjà dans mes poches et sous mes shorts de tri bien
coincés par le wetsuit donc 0 perte de temps pour les prendre à T1) et zou,
c’est parti à la course ! Sauf que la rangée dans laquelle je suis
est bloqué par des gens qui ne savent pas conduire leur vélo par la selle à une
main en courant. La base !!! Je suis donc obligé de marcher derrière eux en
piétinant d’impatience L. J’arrive finalement à la zone ou on peut embarquer sur le vélo.
VÉLO : 2h43 (Re Ouch!)
10ème temps H40-44/280
26ème H40-44 à l'issu du vélo
Dénivelé total : 640 m (968 à Tremblant)
T (C) : 13 degrés
Cadence moyenne : 100
Vitesse moyenne 33.5 km/hr
Wattage moyen : 220 W (229 en pédalant)
Dénivelé total : 640 m (968 à Tremblant)
T (C) : 13 degrés
Cadence moyenne : 100
Vitesse moyenne 33.5 km/hr
Wattage moyen : 220 W (229 en pédalant)
Comme d’habitude, pas mal d’encombrement au
début et du monde qui zigzag pour embarquer sur le vélo ou mettre ses souliers.
J’embarque et pédale un petit bout avec mes pieds nus sur les chaussures pour
sortir de ce traquenard le plus vite possible. Lorsque c’est plus calme,
j’enfile mes pieds dans les souliers. 1ère étape de ma stratégie de
nutrition, prendre mon 1er gel sur le vélo ! Bizarrement malgré
les 10 degrés, je n’ai pas froid avec mon seul maillot de tri et mes manches.
Plusieurs ont des vestes mais pour moi elle aurait été de trop. Cadence
100-110, wattage…alors voilà ou le bas blesse. Luc m’a dit un nombre
incalculable de fois que je serai capable de maintenir 250 watts (75% de ma
PAM : Puissance aérobie maximale = puisssance moyenne max sur 5 minutes)
mais ça veut pas me rentrer dans la tête et je commence donc par 230 environ.
Je roule donc entre 220 et 240 selon les portions de route. Par contre je suis
frappé par le vent !!
De plus, la position aéro est rendue très désagréable durant les premiers 30 km à cause d'un mal de ventre. Très probablement dû à la quantité d'eau avalée dans le lac! Virage après virage il est toujours là de face ou de
côté mais pas assez souvent de dos à mon gout ! Pas mal de tension dans
les jambes après 45 minutes mais c’est normal. Côté nutrition je prends bien
mes gels au 45minutes, mes gorgées de boisson énergétique aux 10 minutes et mes
électrolytes. Après 45 km, je regarde mon temps de vélo : 1h20….Rapide
calcul, ça fait 2h40 pour les 90km de vélo soit bien plus lent que mon
objectif. Mais il est vrai que le parcours est beaucoup plus côteux que ce que
j’avais envisagé et le vent ne cesse pas ! Cette fois je décide de pousser
un peu plus de watts. La tension dans les jambes est toujours là mais elle est
sous contrôle et je ne ressens pas de raideur dans les ischios comme à Tremblant
ou je devais m’étirer sur mon vélo toutes les 15 minutes : bonne
nouvelle ! Nouveau passage à vide au niveau discours mental, je suis
peut-être fatigué, ma saison a été trop longue, 5 minutes de perdu sur la
natation et un autre 5-10 potentiellement à venir en vélo etc…mais je me
ressaisi et continuer à travailler fort pour rattraper le temps et les
concurrent. Car oui, j’ai doublé en pagaille!
Ha et fait terrible, j’ai
vu un gars se planter mais d’une force !! On roulait proche depuis bien
30km, tantôt lui devant tantôt moi. Je l’avait remarqué car il était d’une
maigreur vraiment surprenante et avait une cadence catastrophique de 70-80 rpm.
Toujours est-il qu’à un moment donné il a perdu le contrôle de son vélo, son
guidon est parti sur le côté et il s’est envolé
dans les airs et est retombé lourdement sur le côté, avec le casque qui
a frappé le sol, j’ai ralenti estomaqué et ai vu qu’il n’avait pas perdu
connaissance. Comme le trafic automobile n’était pas fermé, j’ai fait des
grands signe à la prochaine voiture qui arrivait et elle a freiné proche du
cycliste. Sa course était fini c’est sûr mais J’espère surtout que ce ne sera
pas trop sévère pour lui. Ça confirme qu’une partie des
triathlètes n’ont pas les habiletés de base sur leur vélo. Si vous êtes débutants, optez pour un vélo de route pour développer vos habiletés au moins la 1ère année. Par la suite, ajouter des barres ou optez pour un vélo de triathlon ou mieux si le budget le permet ayant 2 vélos (1 route, 1 tri). Quelques minutes
plus tard c’est un gros chien qui se trouve au beau milieu de la route !
Je freine à nouveau et fait un bel écart tout en regardant bien ce qui peut bien
lui passer par la tête. SVP, j’aimerai bien un peu moins d’action sur le parcours !
Mais non, de nouveau qq minutes plus tard, en bas d’une lonnngue et rapide
descente il y a des grands cercles de peinture au sol, une dizaine partout sur
la route. Et bien ce sont tout simplement des trous béants d’un pouce de
hauteur et très larges, impossible de les éviter alors ça passe façon vélo de
montagne. Me semble que ça serait pas du luxe de mettre un peu d’asphalte vu
que plus de 2000 cyclistes passent ici a plus de 30km/hr chaque année. C’est
sûr que ça dérange pas les pickup !
La dernière sensation sera de réaliser que le
parcours vélo fait 91km ! Bref, je finis après 2h43 un peu déçu par mon
temps mais c’est normal avec le dénivelé et les vents.
Le site de la course était bien ordinaire, un
parc oui mais qui n’avait de beau que le nom…En fait l’endroit en général était
loin des images du Texas que j’avais dans mon imaginaire. Oui j’ai vu des jolis
chevaux une fois sur le parcours vélo et quelques champs bucoliques mais voilà.
T2 : 2'44
Malgré la longue ride et les jambes lourdes,
je parviens à retirer mes pieds des souliers quelques mètres avant la ligne de
débarquement et à sauter de mon vélo à la course pour rentrer dans T2. Cette
fois : casquette, lunette et souliers de courses + ma bouteille et mes 2
gels et go !
Course : 1h39.
16ème temps H40-44/280
T (C) : 15
Dénivelé total : 186m (200m à Tremblant)
Cadence moyenne : 90
Vitesse moyenne : 4'48/km
T (C) : 15
Dénivelé total : 186m (200m à Tremblant)
Cadence moyenne : 90
Vitesse moyenne : 4'48/km
Jambes lourdes c’est bien normal mais je
parviens à maintenir entre 4’20 et 4’30 du km. Par contre il y a plein de côtes
et de descentes (qui ne sont pas reposantes malheureusement). En fait, sur les
7km de la boucle (à courir 3 fois) il y a probablement 3-4km gros max de
plat ! Donc là encore mes espoirs d’un temps canon s’estompent vite
d’autant que dans les côtes mes jambes sont vraiment en difficulté. Chaque
boucle est de plus en plus dur à parcourir. Ma vitesse ne cesse de diminuer. De
plus je me sens vraiment en manque de calorie. À partir de 12 km je marche à
chaque station de ravitaillement et je bois tout ce qui se présente, même du
redbull !! Je mange des portions d’orange. Le niveau d’énergie remonte un
peu. Je dois m’étirer aussi les ischios. À chaque fois je repars pas si
mal mais c’est de courte durée. Étonnement peu de gens me double pendant
que je cours. Je passe quelques H40-44 qui sont ma principale cible !
Luc est là sur le parcours et me procure des
conseils sur mon balancement des bras et l’utilisation de mes fessiers. Après
course on en discutera plus longuement et c’est vraiment un point primordial
que je vais devoir adresser en 2016 ! Toujours est-il que ça me motive de
passer devant lui. Je sais que s'il me voit marcher je vais me prendre un
tronc d’arbre sur le crâne ! J
La dernière heure est un calvaire mais
j’avance. Dernier tour, l’ambiance de la foule et la musique aide. J’entends
beaucoup de ‘’Let’s go Djon louk’’ (nos prénoms sont sur nos dossards), phrase
à laquelle le lève toujours le pousse en signe de remerciement car le sourire
ne vient pas. Dernier 300m, j’accélère pour en finir !
Je regarde ma
montre à l’arrivée, 5h11. Beauuuuucoup plus long que mes espérances mais qui
étaient basées sur des conditions et un parcours bien plus faciles. Pas grave
donc, va falloir voir le classement final dans mon groupe d’âge…Je visais top
15 et je finis 18ème sur 280. Pari gagné !
TOTAL : 5h11
18ème H40-44/280.
188ème/2100 général.
Je prends maintenant 2 semaines de repos
complet avant de reprendre la saison 2016 qui s’annonce très excitante avec
rebelote au IM70.3 Tremblant en juin et les championnats du monde de triathlon
sprint ITU au Mexique en septembre!!
BILAN SAISON 2015
Début 17 novembre 2014 - Fin 8 novembre 2015
Repos été : 1 semaine
Natation : 148.5 heures – 310km
Vélo : 208 heures – 5800 km (incluant
rouleau)
Course à pied : 115 heures – 1380 km
Faits marquants 2015 :
0 blessure
(Classement dans ma catégorie)
Record personnel sur 5km course : 17’57 (1er/77)
Record personnel sur 10 km course : 37’52 (8è/92)
Record personnel sur ½ marathon : 1h24 (5è/106)
Record personnel sur au Duathlon de Sorel : 1h23 (6è/39)
Record personnel sur test de puissance 5min vélo : 330 watts
Record personnel sur test de puissance 20min vélo : 296 watts
Test Vo2 en laboratoire sur
vélo : VO2 = 67.
Qualification pour les championnats du monde de triathlon sprint ITU 2016 au Mexique suite à ma 2ème place sur 33 au triathlon sprint de Magog.
Médaille d’or au triathlon en équipe de Montréal (1/77) – Équipe triathlon McGill
Médaille d’or au triathlon en équipe de Montréal (1/77) – Équipe triathlon McGill
Découverte du Xtrail. Mont-Orford - 11,5km (4è/77)
Pour 2016 voici un conseil : essayer de connaître les parcours avant de te mettre des objectifs :) ça éviterait de te mettre down parce que tu es en retard sur un objectif qui correspond à une course sur un terrain plat asphalté alors que tu es sur un parcours accidenté pour 4 roues :)
RépondreSupprimerBravo JL! Belle saison pour toi... Espérons que 2016 soit aussi fructueuse!
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