Et de la déception j'en ai eu de décembre à avril. Douleur systématique à la course sous le talon lors de la reprise de l'entraînement en décembre. Traitements de chiro, ré-essayage de course...douleur encore et toujours. Grosse douleur même après mes entraînements et surtout le matin au levé! Après 3 mois je décide d'arrêter de courir. 6 semaines d'arrêt, en plein hiver québécois, le spleen total!! Amélioration légère...Retentative de course, re traitements de chiro. Re douleur. On est en mars je ne vois pas le bout du tunnel. Mon chiro m'envoie en physio pour faire du shockwave. La physio veut tenter l'accupuncture avant. Aiguilles dans le talon!!! Apparemment c'est pas tout le monde qui est capable de le prendre, mais ma motivation pour reprendre est sans limite :). La technique de détournement de l'attention est simple...''Respirez à fond puis expirez d'un coup sec''. Pendant que je m'exécute l'aiguille est plantée dans mon talon. Il y en a 3 comme ça. Plus les mollets. Après le 1er traitement je dois dire que le soulagement a été réel!
Étirements (position downward dog de yoga), renforcement (mollets), squats (pour fessiers), chaussons avec trous dans le talon pour éviter la douleur en marchant à la maison, chaussures maximalistes (Hoka One one) pour reprendre la course à pied, accupuncture, traitements de physio....ou bien tout simplement le temps qui a fait son oeuvre, toujours est-il que fin avril je suis en mesure de courir de nouveau sans douleur ou presque mais en sentiers seulement.
David, un ami du club de Triathlon de McGill, me parle d'une course qu'il fait à Sutton (Xtrail), je m'inscris, d'la marde, ça va bien se passer!!!
Alors me voici sur la ligne de départ dans la 1ère vague (pour les coureurs de 10km en moins de 45 minutes) à 10h ce samedi 28 mai par presque 30 degrés au soleil. J'ai à peine 160km dans les pattes en 9 semaines...mais j'ai eu de beaux fartleks, sorties d'endurances d'une heure et autre jogs dans les sentiers du Mont-Royal, on verra! Et puis je nage et roule 10-12h par semaine donc mon système cardio vasculaire est capable d'en prendre :)
C'est ma 2ème course en sentier à vie. La dernière était à Mont-Orford en octobre dernier. J'avais fini 4ème de mon groupe d'âge mais j'étais en forme comme jamais! (5km sur route sous 18min, demi marathon en 1h24 qq semaines avant). Là aucune idée de mon niveau de course...
Anyway, les courses en sentier se font à l'effort perçu, car avec le dénivelé oublie ça les paces de course!
Je pars assez vite car j'ai lu que le parcours étaient ''single trail'' donc impossible de doubler. Avec le recule, c'est faux, ça se passe très bien surtout en dialoguant avec les concurrents ou en plaçant une bonne accélération (surtout au début). Je compte environ 25 personnes devant moi car on commence sur une large route alors je peux évaluer la concurrence. Après seulement 6 minutes on monte déjà et les premiers marcheurs apparaissent! J'en double 3 ou 4 dans les 4 minutes qui suivent. Je focus sur ma technique et surtout ma cadence. Des petits pas pour favoriser l'utilisation du cardio et minimiser la fatigue musculaire. Ça fonctionne bien pendant 4km puis je rattrape une coureuse. Je reste un bon 5-10 minutes derrière elle. Je me sens des bonnes jambes alors je luis propose de nous relayer. Elle accepte. Après qq minutes je m'aperçois qu'elle ne suit plus. Bon, parfait je suis en pleine forme donc! Pris dans ma fougue je tente de rattraper un autre concurrent devant moi. Puis qq dizaines de mètres de montée plus tard mes jambes deviennent lourdes et je marche plus souvent. La revoilà derrière moi, en qq secondes elle est dans mes jambes. Suivi d'un autre coureur d'ailleurs. Je les laisse passer et leur souhaite bonne chance. Je ne le reverrai plus jamais!
Je passe la grande majorité du reste de la course seule. En côtes, je me concentre à faire aller mes bras vite pour que mes jambes suivent et fassent des petites enjambées.
Pas beaucoup le temps d'admirer le paysage dans les descentes car il faut analyser le parcours en permanence! La moindre erreur et c'est la chute,...Surtout que la montée a vraiment fatigué les jambes. Aucune idée du dénivelé positif déjà effectué sur les 700m que la course comporte. À 4 ou 5 reprises mon pied part sur le côté et je crains la foulure mais ma cadence est suffisamment rapide pour que chaque appui soit le plus léger possible.
A un moment donné (j'étais tout fier de moi car je croyais descendre rapidement) j'entends un bruit sourd et approchant très vite. Un bruit à mi chemin entre le bus 80 qui ne freine pas à mon arrêt et un ours à la poursuite d'un randonneur. ''À ta droite'', j'entends, même pas le temps de me pousser sur la gauche ni de tourner la tête que le coureur décolle dans les airs et me dépasse sans retenue...OMG ça c'est un trailer!!! Me voici de retour dans ma condition de triathlète-coureur d'asphalte. L'idée de tenter de le suivre ne m'effleure même pas l'esprit! Quelques minutes plus tard, je suis rattrapé par un autre coureur. Lui ce fût plus progressif. Esti, encore un qui me dépasse! En course sur route c'est l'inverse, je ralentis rarement dans la 2ème moitié et je rattrape ceux qui gère moins bien leur effort. Me voici dans leur peau...
Je lui demande s'il veut passer. Il me réponds pas tout de suite. ''Bin là'' je me dis...''ca veut dire quoi ca pas tout de suite''...Bref, je me décale car il est littéralement dans mes pas et je le laisse passer. Il va clairement plus vite que moi dans cette descente. C'est parfait cependant car en me bottant le cul un peu je peux le suivre...Et je le suis! Ça dure plusieurs minutes. On sort des sentiers étroits pour se retrouver sur un bout d'asphalte, la j'ouvre la machine et je le passe à mon tour. À lui de m'encourager. Je lui répond de s'accrocher derrière moi. Ce qu'il fît! Section sur le plat de très courte durée car on replonge dans un sentier ultra étroit et abruptement en desceeeeennnte! OMG faillit tomber 3 ou 4 fois surtout avec le gars est toujours sur mes talons ce qui favorise ma prise de risque...Je donne le max tout en restant le plus possible dans une zone de risque de chute limitée. Après tout ma course prioritaire est le demi Ironman de Tremblant dans 4 semaines. Pas le moment de déconn...Bading!!! Arrrrghhh!!! Il semblerait que mon suiveur vient de se planter! Je poursuis ma course désolé pour lui...2 minutes plus tard, j'arrive à un poste de bénévoles et je signale immédiatement son plantage à 10,4km. Ça me fait penser qu'il n'en reste plus que 1.4!!! Ça descend toujours, mes jambes donnent des signes de faiblesse (appui fuyant, accrochage dans racines, genoux qui partent sur le coté...). Dès que le sentier remonte je marche! Oui j'oubliais j'ai marché vraiment souvent sur la fin, dès que les côtes surgissaient du moins! Dernier virage dans le bois puis je découvre ou loooongue côte sur le gravier. Un spectateur me dit que c'est la dernière puis que ça descend jusqu'à l'arrivée. Merciiiii! Lui retorquais-je. Je jette un oeil en arrière mais je dégouline de sueur depuis 1h30 et je n'y vois rien. Donc je pousse dans mes derniers retranchements. Je suis à très faible vitesse dans cette côte mais avec la plus haute cadence que mon corps me permet de suivre!
L'annonceur hurle mon nom et ma position 18ème overall (sur 448). Oh yeah! Mais quand est-il de ma catégorie?
Je savais que cette course était le championnat de l'est du Canada avec place qualificative au championnat canadien pour les 3 premiers de chaque catégorie d'âge mais je visais seulement un top 10...
Quelques minutes plus tard je retrouve mes compagnes de course, Sandra et Andrée pour le lunch puis avant de partir je vérifie tout de même les classements.
Tadam!!!!
Je termine 3 minutes derrière Andrew Tanner, triathlète qui a compétitionné pro qq années et 2minutes derrière le second. 3ème de ma catégorie, me voici donc qualifié pour les championnats canadiens de course en montagne après seulement ma 2ème course. Aurai-je une certaine capacité pour ce genre d'épreuve? Ce qui est sûr c'est que mon alimentation végétalienne depuis 6 mois n'a pas nuit :)
La mauvaise nouvelle est que ce fameux championnat se déroule le 25 juin 2016 soit la veille de ma course à Tremblant. Donc no show :(
Hummm...je songe de plus en plus sérieusement à l'ultra trail de Charlevoix...
Et bien entendu, simili crême glacée à la banane (aka desser PB) la veille
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